La directive sur le reporting en matière de développement durable des entreprises (CSRD) met à jour les exigences en matière de reporting non financier énoncées dans la directive sur le reporting non financier (directive 2014/95/UE, la NFRD). Il s'agit d'une mise à jour de grande envergure, qui aura un impact majeur sur la manière dont les entreprises abordent les questions de développement durable.
Quelques questions clés
CouvertureLe CSRD élargit le nombre d'entreprises tenues de rendre compte de leur développement durable, qui passe de 11 000 à plus de 50 000, et augmente considérablement la quantité d'informations que les entreprises seront tenues de communiquer.
Normes d'information sur le développement durable (ESRS)La Commission européenne a été habilitée à adopter des normes en matière de rapports sur le développement durable. Ces normes sont connues sous le nom de normes européennes d'information sur le développement durable (ESRS). En décembre 2023, la Commission européenne a adopté l'acte délégué sur la première série de normes ESRS.
Audit des rapportsUne autre nouveauté importante de la CSRD est qu'elle établit des exigences en matière d'audit pour les rapports sur le développement durable, dans le but de garantir la fiabilité des données et d'éviter l'écoblanchiment et le double comptage.
Double matérialitéEn voici un exemple : les entreprises sont tenues de rendre compte à la fois de l'impact de leurs activités sur les personnes et l'environnement, et de la manière dont les questions de développement durable les affectent. C'est ce que l'on appelle la double perspective de matérialité, dans laquelle les risques pour l'entreprise et l'impact de l'entreprise représentent une part importante de l'activité de l'entreprise.
une perspective de matérialité. Les entreprises doivent considérer chaque perspective de matérialité en tant que telle et publier les informations qui sont significatives des deux points de vue et celles qui ne le sont que d'un seul point de vue.
Numérisation : les entreprises devront préparer leurs rapports de développement durable au format XHTML, conformément au règlement sur le format électronique unique européen (ESEF), et "étiqueter" les informations rapportées sur le développement durable selon un système de catégorisation numérique. L'objectif de la numérisation est que les informations
sur le développement durable peuvent être facilement intégrées au point d'accès européen unique, comme le prévoit le plan de l'Union des marchés de capitaux.
Quelles sont les entreprises concernées et quel est le calendrier ?
Transposition nationale :
Les États membres mettent en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se conformer aux articles 1er à 3 de la directive au plus tard le 6 juillet 2024.
Calendrier de mise en œuvre :
1er janvier 2024 (reporting en 2025) : entreprises de plus de 500 salariés déjà soumises au NFRD.
1er janvier 2025 (reporting en 2026) : grandes entreprises qui ne sont pas dans le champ d'application du NFRD et qui remplissent au moins deux des trois critères :
+250 employé
+20 M € de total des actifs
+40 M € de chiffre d'affaires
1er janvier 2026 (déclaration en 2027) : PME cotées, établissements de crédit de petite taille et non complexes, et compagnies d'assurance captives. Rapports en 2027.
Comment les PME non cotées peuvent-elles s'adapter ?
Bien qu'elles ne soient pas obligées de faire rapport, les PME non cotées en bourse peuvent utiliser volontairement le NEIS. Étant donné que de nombreuses PME reçoivent de plus en plus de demandes d'informations sur le développement durable (par exemple de la part des banques qui leur prêtent de l'argent ou des grandes entreprises auxquelles elles fournissent des produits), la collecte et la divulgation d'informations sur le développement durable pourraient devenir une pratique commerciale courante pour toutes les entreprises. L'utilisation de normes européennes permettrait aux PME de communiquer plus facilement les informations nécessaires aux investisseurs, aux prêteurs, aux clients et aux autres parties prenantes.
Références :
Directive sur les rapports de durabilité des entreprises (UE)
Normes de rapport sur le développement durable (NEIS / ESRS)